La grande alose

Description

Le corps comprimé latéralement est couvert d’écailles (70 à 80 sur la ligne latérale) peu adhérentes. La caudale est largement échancrée. Les écailles de la face ventrale forment une carène caractéristique. L’opercule est strié et la ligne latérale peu visible. L'œil possède deux membranes épaisses, transparentes, verticales, l’une située dans la partie antérieure, l’autre dans la partie postérieure. Les arcs branchiaux portent des branchiospines nombreuses (90 environ) et allongés.

Les flancs et le ventre sont argentés alors que le dos apparâit de couleur vert-bleu. Une tâche noire suivi (parfois non) de deux autres plus réduites se situe en arrière de l’opercule.

La taille commune se situe autour de 35 cm pour un poids de 1kg. Les plus grosses dépassent 50 cm et 3 kg.

Victor NOWAKOWSKI

Habitat et moeurs

La grande alose vit en groupes en mer où elle demeure sur le plateau continental et se reproduit en eau douce. Elle fréquente entre autres les bassins de la Loire, de la Charente, de la Garonne-Dordogne, de l’Adour, du Rhône, etc.

La période de reproduction s’étend de mai à juillet. Les adultes, âgés de 3 à 4 ans, remontent assez haut en eau douce. La ponte très spectaculaire a lieu en pleine eau, la nuit sur des frayères à courant vif et à fond de graviers. Les œufs flottent (pélagiques) et éclosent au bout de 5 à 8 jours. Les reproducteurs meurent en grand nombre après le frai. Les juvéniles migrent vers l’aval en bancs compacts à la fin de l’été (les joguines de Loire).

Gestion des populations

La pollution a été la principale accusée de la raréfaction de la grande alose. Certes il s’agit d'un facteur important notamment au niveau des estuaires mais ce n’est pas, loin de là, le seul. La disparition des frayères suite à l’extraction de matériaux (graviers et sable), la construction des barrages interdisant l’accès aux sites de ponte (sur la Vienne, le Cher, la Loire, la Mayenne, la Sarthe, le Rhône, etc.) et provoquant l’apparition d’hybrides (grande alose x feinte) stériles (Paris, 1994) apparaissent comme des facteurs limitants primordiaux. Sur la Garonne; la pêche artisanale et le transfert des aloses à l’amont du barrage de Golfech ont permis de maintenir ce poisson avant la construction d’un ascenseur. En mer, l’efficacité plus forte des engins de pêche a également contribué à la réduction des populations d’aloses.

Statut de l’espèce¹

La grande alose est présente dans la liste rouge de l’UICN et est considérée comme sujette à « Préoccupation mineure » au niveau mondial et « En danger critique d'extinction » en France.

Réglementation halieutique

Les modalités de pêche des poissons migrateurs diffèrent en fonction des départements. Pour plus de renseignements, veuillez contacter votre fédération de pêche (inter)départementale ou vous référer à l'arrêté préfectoral du département en question.

(¹) Seinormigr