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Cormorans : un fléau global nécessitant des décisions locales en Essonne où ils font des ravages…

Ils sont toujours bien là, sinon plus nombreux en cette période de fin de nidification. Une action alternative par l’innovation était à rechercher en Ile-de- France puisque il n’y a pas la possibilité de le réguler localement, l’espèce étant protégée.

Face à cette situation, deux visions s’opposent :

D’un côté les défenseurs des oiseaux, partisans d’une protection totale, de l’autre les pêcheurs lésés, témoins passifs du pillage des plans d’eau.

Un effaroucheur sonique

Il s’agissait donc de prendre en main le problème en proposant de réelles mesures : depuis quelques années, cette possibilité existe par un appareil, respectueux de l’environnement et autonome grâce à son panneau solaire ; il émet dans l’eau des ondes sonores qui imitent le cri de l’orque (seul prédateur du cormoran) qui les effraie lorsqu’ils plongent pour pêcher. Leur instinct les pousse alors à s’enfuir et à éviter le plan d’eau, sauvegardant ainsi les frayères en place ou recensées.

Ce système a donné de très bons résultats dans des départements voisins. L’Essonne va maintenant l’expérimenter. Autres avantages de l’appareil : il ne génère aucune nuisance sonore et n’a aucune incidence sur la faune aquatique et les autres oiseaux.

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La présence des cormorans au régime alimentaire exclusivement piscivore est très préoccupante sur plusieurs sites en Essonne.

Rappelons que cette espèce, vient piller nos eaux à l’automne chaque année et s’est transformée en espèce nicheuse (sédentarisation) pour un pourcentage non négligeable (de 5 à 7 %) ; c’est tout l’écosystème qui souffre de l’excès de la présence de ce grand oiseau.

Cet oiseau est un glouton sans équivalent ; chaque sujet consomme entre 400 et 500 grammes de poissons par jour (contrairement à d’autres espèces, il ne se nourrit que de poissons, quittant le plan d’eau dès que celui-ci est vide de ses habitants).

Près d'un millier de cormorans qui envahissent l'Essonne chaque année

Pour mémoire, on peut rappeler c’est entre 800 et un millier d’oiseaux qui envahissent notre département après que les associations de pêche aient procédé aux alevinages qui ne peuvent s’effectuer qu’en automne, pour soutenir les populations de poissons ; soutien nécessaire pour certaines espèces patrimoniales tel que le brochet qui figure sur la liste rouge des espèces menacées.

En Essonne, trois principaux dortoirs à cormorans sont recensés et comptabilisent chacun plusieurs centaines d’oiseaux. C’est un véritable souci pour des pêcheurs essonniens car ils créent des déséquilibres sur les plans d’eau où ils prélèvent un fort pourcentage de leur production sans possibilité de contenir sa prédation qui peut être supérieure à la moitié des espèces présentes !

Ce super prédateur a, de plus, les yeux plus grands que l’estomac car il blesse des poissons qui vont périr (perdu pour lui et le milieu).

Des répercussions écologiques pour la faune

Au-delà de ce qui précède, et de sa répercussion économique se situant en Essonne aux alentours de 500 000 €, il y a les répercussions écologiques qui sont une calamité pour la faune et la flore :

• Les arbres servant de dortoirs aux oiseaux sont couverts de déjections et finissent par mourir ;
• Les déjections et la régurgitation du contenu indigeste de leur estomac génèrent des bactéries qui peuvent devenir dangereuses ;
• Les cormorans, de forte taille, armés d’un bec fort chassent d’autres espèces d’oiseaux plus petits, inféodés aux milieux aquatiques, finissant par les chasser des lieux, nuisant ainsi à la biodiversité ;
• Les oiseaux sont aussi porteurs de parasites, en particulier des vers, qui sont renvoyés dans le milieu et, pathogènes ils contaminent des hôtes intermédiaires ;
• Les cormorans sont aussi porteurs de bactéries agents des diverses grippes aviaires particulièrement dangereuses pour les élevages de volailles.

Cette nouvelle méthode d’effarouchement, afin de limiter l’impact de ces oiseaux, véritable fléau aviaire pour les zones humides pourra sans doute servir en Ile-de-France et ailleurs. En Essonne, dans tous les cas, nous allons l’essayer.

Serge Giboulet

Président de la Fédération de l’Essonne pour la pêche et la protection du milieu aquatique