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> > Comprendre la dynamique du COVID-19 grâce à l’observation des eaux résiduaires urbaines

Les acteurs de l’eau et de l’assainissement mobilisés pour comprendre la dynamique du COVID-19 grâce à l’observation des eaux résiduaires urbaines

Les exploitants de réseau d’assainissement et de station d’épuration le savent, les eaux usées sont le reflet de nos us et coutumes. Qu’il s’agisse des activités industrielles, de nos modes de consommation ou de notre état de santé, l’eau usée nous dit tout, ou presque. Le Service Public de l’Assainissement Francilien (SIAAP), qui gère les eaux usées des 9 millions de franciliens, utilise et alimente cet observatoire depuis de nombreuses années. Qu’il s’agisse de la diminution des concentrations en métaux lourds, reflet d’une évolution des activités industrielles, l’augmentation des concentrations en azote, démontrant une modification de nos modes alimentaires, ou encore la diminution des concentrations en parabène présent dans certains produits cosmétiques, signe d’une prise de conscience sociétale sur l’usage de ces produits ; les eaux usées sont le miroir de la ville et de ses activités…

Suivre sa trace, au travers de son ARN, permet donc de disposer d’un indicateur capable de fournir une tendance et d’anticiper de quelques jours l’évolution de sa propagation au sein de la population.

C’est dans ce contexte que depuis le début de l’épidémie de COVID-19, le SIAAP, mais également l’ensemble des acteurs français de l’eau et de l’assainissement, se sont mobilisés pour participer au suivi des traces du virus dans les eaux usées. En effet, ce virus, excrété par toute la population infectée, y compris les personnes ne présentant pas encore de symptôme, voire asymptomatiques, se retrouve dans le réseau d’assainissement. Suivre sa trace, au travers de son ARN, permet donc de disposer d’un indicateur capable de fournir une tendance et d’anticiper de quelques jours l’évolution de sa propagation au sein de la population.

Les résultats du suivi, réalisé au sein du réseau OBEPINE et en accès libre, montrent une bonne corrélation entre les actions gouvernementales et les concentrations de l’ARN viral dans les eaux usées. En Ile-de-France, le pic important apparu au printemps 2020 et corrélé à la première vague épidémiologique, s’est résorbé avec la période de confinement (17 mars-11mai 2020).

Suite à une période d’absence de trace quantifiable, une augmentation progressive entre juin et octobre 2020 a été observée et les concentrations se sont stabilisées jusqu’à la fin février. Bien qu’élevé, le maintien à un niveau inférieur au pic d’avril 2020 laisse à penser que les efforts consentis par tout un chacun ont une efficacité sur la propagation du virus. L’objectif est maintenant d’utiliser cet indicateur d’évolution de manière prédictive afin d’anticiper les éventuels rebonds épidémiologiques à venir. Affaire à suivre !

SIAAP Prélèvement d’eau usées réalisé par préleveur automatique sur période de 24h. Une partie de cet échantillon est analysées pour en déterminer la concentration en ARN Viral.

Parallèlement à ce suivi, le SIAAP s’est également mobilisé au travers de sa programmation scientifique InnEAUvation pour suivre le comportement de l’ARN viral au sein de ses filières de traitement. L’objectif est d’approfondir les connaissances sur les performances des procédés de traitement et de confirmer le rôle de barrière que jouent les stations d’épuration vis-à-vis des cours d’eau et de l’environnement…

À propos du SIAAP www.siaap.fr

Le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) est le service public qui dépollue chaque jour les eaux usées de près de 9 millions de Franciliens, ainsi que les eaux pluviales et industrielles, pour rendre à la Seine et à la Marne une eau propice au développement du milieu naturel. Le SIAAP, avec ses 1770 agents, dépollue 7J/7, 24H/24, près de 2,5 millions de m³ d’eau, transportés par 440 km d’émissaires et traités par ses 6 usines d’épuration.