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Les poissons migrateurs en Ile-de-France : quel constat en 2022 ?

Qu’est-ce qu’un poisson migrateur ?

Le poisson migrateur parcourt parfois des milliers de kilomètres au cours de sa vie. Certains effectuent des migrations entre les mers et les eaux douces afin de se développer et se reproduire. Certaines espèces établissent uniquement leur migration en eau douce comme le brochet, tandis que d’autres demeurent en mer, tel que le hareng. Les grands migrateurs dits amphihalins vivent alternativement en eau douce et en eau salée¹.

En Ile-de-France, plusieurs espèces de poissons s’aventurent dans le bassin de la Seine pour effectuer leur reproduction ou leur développement. Les thalassotoques tels que l’anguille européenne, grandissent en eau douce et se reproduisent en mer. A contrario, les potamotoques, tels que le saumon atlantique, se reproduisent en rivière et rejoignent la mer où ils effectuent leur croissance².

Laurent MADELON Anguille européenne

Découvrez ou redécouvrez les quelques espèces de poissons migrateurs que nous pouvons retrouver en Île-de-France aujourd'hui en cliquant ici.

Des migrations bloquées

Depuis le Moyen Age, les cours d’eau ont été aménagés pour favoriser les activités humaines, comme la navigation, l’agriculture, l'extraction de minéraux, l’alimentation en eau, la protection contre les crues ou encore la production d’énergie³ .

Ces aménagements ont eu pour conséquences l’installation de barrages, de seuils et de réservoirs tant sur la Seine que ses affluents. La présence de ces aménagements profitables aux populations et aux activités humaines a malheureusement un impact négatif sur l’écologie des cours d’eau, en influant sur la diversité et la quantité des espèces aquatiques qui y sont présentes.

Laurent MADELON Exemple de seuil

Laurent MADELON Exemple de barrage

En effet, certains poissons migrateurs doivent franchir ces obstacles pour boucler leur cycle biologique. Ces aménagements ont été, pendant longtemps, un vecteur de décroissance des populations piscicoles. En effet, ils bloquent les déplacements des poissons tant pour leur besoin biologique que pour échapper à un danger immédiat (pollution, manque d’eau). De plus, ces aménagements peuvent provoquer des rassemblements de poissons qui deviennent alors des proies faciles.

Les migrations des poissons peuvent également être bloquées par la pollution. C’est ainsi qu’au début des années 1970, une zone de 100 km de la Seine, en aval de Paris, était très pauvre en oxygène. Pour cause, les eaux usées produites par l’agglomération parisienne étaient alors rejetées dans le fleuve, laissant des trop fortes quantités de matières organiques et de nutriments dans l’eau. Depuis plus de 25 ans, la situation a été rétablie grâce à la création de stations d’épurations dont le fonctionnement s’est fortement amélioré⁵.

C'est ainsi, que l'un des plus grand poisson migrateur capable de vivre une quarantaine d'année, l'esturgeon, a disparu de la Seine, comme nous le rappelle Bernard BRETON, Président de l'Association Régionale de pêche et de protection du milieu aquatique d'Île-de-France : "Le dernier esturgeon capturé dans la Seine, c’est il y a plus d’un siècle (en 1917). Les barrages de navigation et la pollution de l’estuaire ont eu raison de cette espèce. Reviendra-t-elle un jour ? Rien n’est impossible, mais il faudra certainement encore beaucoup de temps".

Vers un retour des poissons migrateurs en Ile-de-France ?

Ajoutés à l’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine, de nombreux barrages ont été aménagés tant sur les cours d’eau côtiers que sur la Seine, ce qui permet le passage des poissons vers l’amont ou l’aval⁵ ⁶.

Ainsi, depuis quelques années les chiffres s’améliorent et il a été constaté une augmentation de la quantité de poissons migrateurs dans le bassin Seine-Normandie².

Chaque année, de nombreux témoignages de pêcheurs confirment la présence d’individus en Île-de-France, signes d’un bon fonctionnement des aménagements réalisés ces dernières années. Cependant, les chiffres sont encore faibles. Ainsi, il faut poursuivre les actions mises en place pour pérenniser la survie de ces espèces migratrices.

Quelques chiffres clés :

- “En 2019, sur les 3606 aloses observées à Poses, près de 10% (359 individus) ont été observées de nouveau 230 km plus en amont sur la station de Choisy-au-Bac à l’aval de l’Aisne”².

- Depuis début 2022, “11 saumons, 1 truite de mer, 234 anguilles, 48 aloses, 189 lamproies marines et 234 lamproies fluviatiles” ont été contrôlées sur le premier barrage à Poses (Eure)⁷.

Qu’est-ce qu’une passe à poisson ?

Une passe à poissons est un dispositif qui permet aux espèces piscicoles de remonter ou descendre les cours d’eau. Echelles à poissons ou rivière de contournement permettent d’éviter les barrages de navigation dont les chutes d’eau importantes constituent des obstacles aux déplacements des poissons⁷.

(¹) Logrami

(²) Agence de l'Eau Seine-Normandie (AESN)

(³) En immersion

(⁴) Ministère de la Transition Ecologique

(⁵) Plan de gestion des poissons migrateurs du bassin Seine-Normandie 2022-2027

(⁶) Syndicat Interdépartemental pour l'Assainissement de l'Agglomération Parisienne (SIAAP)

(⁷) Seinormigr